Au moment où est lancé le plan France numérique 2012 qui a pour ambition de fournir un nouveau cadre de développement du numérique, je pense à un entretien avec Mito Akiyoshi réalisé par Hubert Guillaud. La sociologue japonaise centre ses propos sur l’internet mobile et montre que l’outil ne suffit pas à faire disparaître la fracture numérique qui demeure au travers des usages. La plupart de ses propos peuvent certainement être étendus à l’internet sur notre ordinateur. J’en retiens que cette fracture ne se résume bien sûr pas à la question de l’accès, même si cet aspect est premier. Au delà de la disponibilité des outils et de leur maîtrise, et là il y a encore beaucoup de travail (voir l’article d’Alexis Mons), c’est la question des contenus, de leur circulation et de leurs usages qui s’impose.
Entrer dans le cercle vertueux qui consiste à acquérir par l’interactivité des compétences et des connaissances de plus en plus grandes suppose que l’on dispose des ressources culturelles variées (euphémisme employé par Akiyoshi) qui permettent de saisir, contextualiser, et organiser l’information. Ces ressources personnelles conditionnent les types d’usage des TIC et c’est dans ces types d’usage que subsistent ou se recréent des inégalités, comme d’ailleurs dans les types d’usage des autres médias. Dépasser des usages simplement consuméristes suppose que l’on investisse aussi pour l’acquisition de ressources culturelles en général, c’est à dire dans la formation, l’éducation et l’instruction…