Une étude sur la communauté Everquest II questionne les modes de constitution des réseaux sociaux.

Comment et sur quels critères se constituent les réseaux sociaux ?

Une étude universitaire américaine apporte des éléments de réponse quant à la constitution des communautés de gamers. L’étude a porté sur un échantillon de sept mille utilisateurs du jeu en ligne multijoueurs Everquest II. Les résultats de l’étude pourront paraître inattendus. C’est d’abord avec les amis, les amis d’amis et la famille que se forment ces communautés avec tout ce que cela recouvre : Action bien sûr, mais aussi interaction au travers d’actes d’échanges et de coopération, au travers de mails et de chats, et aussi transaction dans le cadre du jeu.

Ce que l’on observe de cette surface sociale finalement assez étroite s’observe aussi dans le domaine géographique. Les chances de collaborer dans une communauté Everquest II sont cinq fois plus grandes dans un rayon de dix kilomètres que dans un rayon de cent kilomètres ! Ces résultats dépassent les objections relatives aux fuseaux horaires, à la langue, à la culture ou même à la structure du réseau que l’on aurait pu formuler. Tout semble se  passer comme si ce type de réseau reproduisait voire renforçait les relations sociales préexistantes. On est donc loin d’un réseau hors-sol. Cela rappelle le comportement déjà étudié chez les ados en particulier qui chatent et téléphonent à leurs amis qu’ils viennent à peine de quitter, comportement qui répond au besoin du « stay in touch ».

Au moment de généraliser ces observations aux réseaux sociaux en général, il y a lieu d’être prudent. S’ils recoupent certainement en grande partie les réseaux de relations sociales, les réseaux sociaux qui ont une fonction statutaire non négligeable par exemple, peuvent-ils s’accommoder d’une surface sociale et géographique aussi réduite ? En d’autres termes quelle est la part des relations sociales reproduites dans ces réseaux comparativement à celle des relations nouées ou « fabriquées » dans ces mêmes réseaux ? Et en conséquence, quelles sont la nature et la force des liens et des interactions réelles entre leurs membres ?

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2 comments

  1. « Plusieurs études, ces derniers, notamment SocioGeek, dont on a parlé ici, ont elles aussi montré que les réseaux sociaux servent à reforcer les liens sociaux existants et que l’idée qu’ils cherchent à trouver de nouveaux amis ne concerne qu’une faible minorité. Une de plus avec cette étude, donc.
    Est-ce bien étonnant ? pas du tout.
    Rheingold, par exemple, avait déjà montré que le relationnel avec les proches était la base des communautés SMS par exemple. Et si je me réfère à mes propres observations de ce qui se passait avec l’IM au début de ce siècle, c’était pareil. »
    Encore un exemple pour se dire qu’on pense que tout change et qu’en fait, rien de change, juste la manière par lequel on le fait …
    Ce commentaire a été repris sur le blog de l’agence groupeReflect-Emakina Group (lieu initial sur lequel j’ai publié ce billet)

  2. « Intéressant, cela va aussi dans le sens de la tendance actuelle des profils Facebook à se « débarasser » des amis trop lointains, pour ne garder… que les proches de la « vie réelle ». »
    Ce commentaire a été repris sur le blog de l’agence groupeReflect-Emakina Group (lieu initial sur lequel j’ai publié ce billet)

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