La place croissante d’Internet aux dépens de la presse chez les ados

évolution du nombre de tirages et de la diffusion de la presse spécialisé

Les derniers chiffres de L’OJD (évolution de 2004 à 2008) relatifs à la diffusion de la presse magazine pour ados confirment la tendance enregistrée ces dernières années. A l’exception de quelques titres valorisés pour leur présumé apport éducatif (Okapi, Sciences et vie junior, Géo junior), peut-être davantage par les parents d’ailleurs, c’est une chute spectaculaire de la diffusion qui frappe la plupart des magazines pour ados, particulièrement ceux que l’on pourrait ranger dans la catégorie fans ou people. Après la stagnation, et souvent le recul de l’utilisation de la télévision et de la radio, c’est le papier qui est atteint bien davantage encore. Une partie de l’explication tient sans aucun doute à la migration du lectorat vers le net. Goûts musicaux, vie des stars, émissions de télé, mode et vie amoureuse, tous sujets présents dans ces magazines, sont désormais déclinés dans de nombreux sites, partagés et discutés sur de nombreux forums, blogs et réseaux sociaux.

Alors ce type de presse écrite a t-il encore une chance auprès de ce public ?

Rien n’est moins sûr. Les outils d’action et d’interaction offerts par le net séduisent les ados.
Réticulaire, offrant de nouveaux modes de liens avec les pairs, il renforce la fonction phatique, primordiale chez les jeunes. Via la confrontation et les échanges, il permet la construction d’une identité fondée sur les exclusions et les appartenances, préoccupation particulièrement vive chez les ados. Ludique, plastique et dynamique, il permet tout à la fois appropriation, renouvellement et multiplicité, échanges et infos en temps réel. En abolissant espace et temps, il comble l’impatience et la frustration dont on sait à quel point ce sont des sentiments présents chez les ados. Enfin, l’accès à ces sites est gratuit, et ce n’est pas un argument négligeable.

Ainsi le statut même de l’adolescent, la culture numérique de cette génération, de la génération du pouce et de la souris comme l’appelle Pascal Lardellier, ne peuvent que la pousser à poursuivre sa migration déjà bien avancée vers les réseaux numériques. Pour toutes ces raisons et aussi parce que le temps n’est pas extensible, il n’y aujourd’hui pas de raison pour que l’utilisation croissante du net et du mobile par les ados ne se fasse pas au détriment de ce type de presse.

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